Nous voilà « au coin  » sans bouger afin de méditer sur notre comportement.

Accueillante, protectice … parce que oui la terre est une femme !

Sinon on dirait le terre nourricier, notre planète père ou encore Pacha papa…

Petite et grande humanité que nous sommes, restons sourds à tes tsunamis de larmes et les tremblements de ton âme…

On broie et pille tes poumons pour meubler nos intérieurs de bois exotiques, parce qu’une terrasse en teck c’est « chic », ou bouffer du nutella.

T’es poils que nous appelons arbres disparaissent peu à peu, engendrant une difficulté à réguler ta propre température… toi aussi on voudrait te voir imberbe, façonnée dans une représentation absurde du beau ?

On te pompe le sang pour faire vrombir nos moteurs ( et après on se plaint des moustiques.. ) allant jusqu’à réchauffer l’habitacle de nos bolides 1/2 heure avant d’y grimper l’hiver …

Quant à tes fluides,

on les sonde jusqu’à l’épuisement de ses habitants qui seront envoyés au bout du monde, pour y être décortiqués et revenir au point de départ … bien emballés dans une barquette en plastique qui finira sur la tronche d’une tortue.

Pour ma part, me voilà « coincée » au bout du monde…

C’est vrai, parce que j’consomme local, que j’ai 3 beeswrap, une paille en cuivre et des sacs à vrac chez moi, je me suis octroyée le droit de voyager autant qu’une tomate de supermarché l’hiver ou la dernière merde que t’avais absooolument besoin sur Amazon.

Je voulais te demander pardon…

En quête d’abondance, d’ouverture d’esprit, chercher quelque part à des milliers de km ce qui s’est toujours trouvé en moi …

L’acceptation du confinement sur une plage dorée que je ne peux qu’observer derrière un muret, allégorie de mon histoire plus limpide que l’eau qui vient lécher les grains de sable.

Je ferme les yeux, du son dans les oreilles.

Les yeux clos je peux entrapercevoir derrière mes paupières devenues translucides, éclairées par ce soleil éblouissant, l’ombre des feuilles virevoltants au gré du vent.

Je pense … tellement, j’écris … beaucoup, je ressens … tout … mais cette fois c’est différent.

J’ai pris conscience de ce corps et de cet être que j’ai tant rejeté… et cherché à ce que l’on rejette encore plus d’ailleurs, pour me prouver que j’avais raison et qu’il ne valait rien.

Merci ma petite planète,

Je m’attèle aujourd’hui et chaque jour du reste de ma vie à te rendre ce que tu m’apportes sans compter.

La petite graine que je suis deviendra baobab.

Je connais aujourd’hui ma mission.

L’art est un moyen de comprendre le monde et comment nous fonctionnons nous-mêmes …